Les gouvernements tentent de lutter contre le chômage structurel en favorisant également la qualification des salariés. Souvenez vous, le coût du travail en soi n'est pas une cause du chômage. Il faut comparer la productivité et le coût du travail. Tant que la productivité d'un salarié est supérieur à son coût, l'entreprise est incité à embaucher.
Mais comment augmenter la productivité ? En augmentant notamment le niveau de qualification.
Or, être qualifié suppose de suivre une formation. Les pouvoirs publics mettent alors en place des politiques de formation pour lutter contre le chômage structurel. Voir Graphique 3.15.
On distingue la formation initiale, qui désigne la formation obtenue au cours des études, et la formation continue qui est réservée aux personnes présentes sur le marché du travail. La part des personnes qualifiées est en constante augmentation. Voir Graphique 3.16.
Pour ce qui concerne la formation initiale, le gouvernement français a mis en place progressivement, depuis la rentrée scolaire 2018, le dédoublement des classes de CP et CE1 dans les écoles en réseaux d’éducation prioritaire (REP) afin de renforcer les apprentissages de base des élèves. Il mise aussi sur la formation professionnelle et sur l’apprentissage afin d’augmenter l’employabilité des individus. La formation professionnelle et l’apprentissage bénéficient de financements importants puisque près de 1,6 % du PIB chaque année y est ainsi consacré, si l’on inclut les dépenses propres des entreprises.
Concernant la formation continue, une nouvelle réforme a été engagée en 2018 pour améliorer l’accès au système de formation et la qualité des formations. La nouvelle organisation, qui doit être achevée en 2021, mise sur la mobilisation de droits individuels à la formation. Elle complète ainsi la mise en place du compte personnel de formation (CPF) créé en 2014 qui avait permis d’individualiser les droits et de les conserver ou cumuler sur différentes périodes d’emploi. Ces innovations visent à faciliter l’accès à la formation pour les moins qualifiés et les travailleurs mobiles qui changent plus souvent d’employeurs. Voir Graphique 3.16.
La formation permet de fournir de nouvelles compétences (savoir, savoir-faire et savoir-être, (voir Section 3.3) et d’augmenter le capital humain des individus. Grâce à la formation, les individus et les économies sont plus aptes à s’adapter aux chocs (liés, par exemple, au progrès technique ou à la mondialisation et à la concurrence des pays émergents) nécessitant un redéploiement de la main-d’œuvre entre secteurs, professions ou régions.
Ces politiques, appelées « politiques actives du marché du travail » améliorent le processus d’appariement entre les travailleurs en quête d’un emploi et les postes vacants, ce qui permet de lutter contre la composante structurelle du chômage. En effet, les travailleurs dont les emplois sont supprimés trouvent plus rapidement un autre emploi.
Il faut aussi souligner que la formation, parce qu’elle accroît le capital humain des personnes, leur permet d’être mieux rémunérées, car elles seront plus qualifiées. Or, la hausse des salaires soutient la consommation et l’investissement des ménages, donc la demande globale : la composante conjoncturelle du chômage se réduit également.
Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr Télécharger le manuel : https://forge.apps.education.fr/drane-ile-de-france/les-manuels-libres/ses-terminale-specialite ou directement le fichier ZIP Sous réserve des droits de propriété intellectuelle de tiers, les contenus de ce site sont proposés dans le cadre du droit Français sous licence CC BY-NC-SA 4.0